Certaines déficiences dans les façades ne constituent pas une menace pour la sécurité du public, mais affectent les composantes du bâtiment. En revanche, certaines déficiences peuvent menacer directement la sécurité de ceux qui fréquentent le bâtiment ou se promènent à proximité de celui-ci. Prenons le cas où des tablettes de fenêtre sont fissurées et détachées de l’enveloppe ou encore des briques qui sont détachées de la structure (bombement), ceci représente donc un risque que les briques détachées s’effondrent sur les passants.
En vertu de la loi 122, l’ingénieur en bâtiment scrute les façades du bâtiment et recherche la présence de déficiences apparentes et de symptômes pouvant indiquer la présence de déficiences cachées derrière le parement extérieur. Le spécialiste pratique des trous exploratoires afin de vérifier les couches internes de l’enveloppe se trouvant derrière l’écran extérieur. Il avertit le propriétaire ou bien le Syndicat de copropriété de la nécessité de commencer des travaux d’entretien ou le remplacement des composantes détériorées en fonction des constatations et des observations faites sur place.
Par la suite, l’ingénieur rédige un rapport identifiant les déficiences relevées par rapport aux façades et il propose des solutions appropriées selon la gravité des déficiences et la priorité des réparations à effectuer.
Voici quelques exemples de déficiences et de symptômes qu’on peut retrouver sur des façades en briques :
- L’efflorescence sur les briques: l’expert peut observer de l’efflorescence sur la surface du parement (taches blanches). Ces taches sont, en fait, des dépôts de sels minéraux qui sont entraînés par la migration de l’eau, de l’intérieur de l’enveloppe du bâtiment vers la surface extérieure. La présence notable de ces taches blanches indique qu’il y a un problème d’étanchéité de l’enveloppe extérieure et que les matériaux sont humides.
- L’absence de joints de scellement : souvent, les joints de scellement appliqués à la jonction des divers éléments de l’enveloppe du bâtiment sont absents, à certains endroits, comme aux jonctions entre les dalles des balcons et le revêtement extérieur, au pourtour des dispositifs qui percent l’enveloppe extérieure. De cette manière, l’eau peut s’infiltrer dans la structure par ces jonctions.
- La corrosion sur les linteaux d’acier et les cornières : normalement, les linteaux sous les ouvertures ont des assises libres (linteaux libres). Le linteau a pour rôle de supporter les briques au-dessus des ouvertures. Cependant, les cornières (linteaux structuraux) sont des éléments d’acier qui sont ancrés contre les dalles de béton, à chaque étage, afin de supporter les briques dans les bâtiments qui ont une hauteur de plus de 11 m. Quand les cornières et les linteaux d’acier commencent à se corroder, la rouille de ces éléments en acier cause un phénomène de gonflement de l’acier. Ce dernier occasionne la déformation des linteaux et la présence de fissures dans la maçonnerie adjacente aux linteaux. De plus, les joints de mortier subissent une force qui pousse ces joints vers l’extérieur. C’est la raison pour laquelle on observe que les joints de mortier se détachent de la maçonnerie, là où il y a les linteaux corrodés. Le détachement des joints de mortier est un indice que les linteaux d’acier sont très corrodés.
- Des chantepleures bouchées ou absentes : les chantepleures sont les trous d’évacuation d’eau situés à la base du parement en maçonnerie et au-dessus des ouvertures ainsi qu’au niveau des cornières d’acier structurales. Les chantepleures sont des éléments importants pour drainer et ventiler l’espace d’air séparant la maçonnerie de la charpente du bâtiment.
- Les joints de scellement au pourtour des ouvertures (portes et fenêtres) : ces joints doivent toujours être en bon état afin d’éviter les infiltrations d’eau dans la structure qui provoquent la détérioration prématurée des composantes du bâtiment.
- Des cisaillements dans les briques : la corrosion des linteaux d’acier affecte la capacité et l’intégrité structurale des linteaux d’acier. Cette faiblesse provoque, avec le temps, un affaissement de la maçonnerie, puis la présence de cisaillements dans les briques.
- L’absence de joints de dilatation verticaux et horizontaux: le parement extérieur peut subir plusieurs types de mouvement vertical et horizontal. Si l’impact de ces mouvements n’est pas pris en considération avec la création de joints de dilatation verticaux et horizontaux, alors des fissures et du cisaillement résultent de ces mouvements.